L’origine de son nom :
Dans le dictionnaire des anciens noms de Communes, l’origine du nom est ainsi expliquée :
- MOLIGNUM : forme romane au XIIIème siècle,
- MOLENIUM : forme latine au XIVème siècle.
Les traces de la Commune sont retrouvées du VIIIème au Xème siècle, époque où déjà l’extension de la Région Parisienne imposait le défrichage de nouvelles terres et la création de nombreux villages dont Montlignon, mais qui n’a pu s’étendre, gêné par la forêt de Montmorency. Montlignon voulait dire « à la lisière des monts », soit le long des coteaux de la forêt.
Origine du nom le plus logique : Montlignon serait la forme défectueuse de Moulignon qui veut dire « petit moulin », la preuve étant faite de l’existence de moulins à eau, sur le cours du Rû de Corbon.
Il y en avait plusieurs sur Montlignon :
Le Moulin dit de Montlignon (1388), détruit en 1868 mais dont la roue subsista longtemps à la Picarde,
Le Moulin de Mestigier (1309), au centre d’un hameau médiéval détruit lors des guerres de Cent Ans. Le moulin survécut au hameau jusqu’en 1690. A son emplacement, subsiste aujourd’hui la rue des Métigers.
Le Moulin des Tilleuls, moulin à vent, situé au clos des Tilleuls et détruit en 1860.
Et enfin le mystérieux Moulin brûlé.
Son histoire :
Du Moyen-Age à l’Ancien Régime
Montlignon n’a été créé qu’assez tard dans l’histoire, au Moyen Age.
Aux environs de l’An Mil, la population de Paris ayant considérablement augmenté, les surfaces cultivables proches se révélèrent insuffisantes. Le pouvoir envoya alors des bûcherons essarter en forêt de 40 km à 80 km autour de Paris, afin de créer de nouvelles terres labourables. Suite à cette longue entreprise, deux lieux sont créés : Moulignon et Métiger.
Métiger fut un hameau cédé par Raoul de Liesse au prieuré Saint-Martin des Champs de Paris. Le hameau disparut à la fin de la guerre de Cent Ans, mais a laissé des traces dans la toponymie : un lieu-dit avec une source. Quant à Moulignon, ce fut une communauté villageoise assez organisée. Les premiers habitants de ces clairières furent des défricheurs et leurs familles qui vont se lancer à la conquête du sol cultivable. La culture céréalière est la principale source du village. Quelques vignes feront leur apparition un peu plus tard. Montlignon survivra aux guerres et fléaux du Moyen-Age.
Au XIIème siècle, la seigneurie est rachetée par Suger, abbé de Saint-Denis, à un juif nommé Ursellus, et la conserve de 1122 à 1151. Suite à un échange en 1294, le fief devient la propriété de la famille de Montmorency. En 1379, le domaine fut racheté par le roi Charles V pour les chanoines de la Sainte-Chapelle de Vincennes, comprenant toute la ville de Montlignon avec la maison seigneuriale, le four, un étang et un moulin, des terres, vignes et bois, ainsi que la haute, moyenne et basse justice. En 1470, le village ne comptait que douze habitants. Parmi les autres seigneurs, on peut citer Monseigneur Pierre MOULINOUX vers 1271, Jean Hangest jusqu’en 1379.
Il semble que Montlignon ait joui d’un rôle judiciaire relativement important. La localité fut le siège d’un baillage royal et, dès 1542, a été construite une prison qui fût démolie en 1768 et reconstruite à l’angle de la rue de la grande rue (rue de Paris) et de la ruelle des Pigis (allée Lucien Simonnet). Elle fut surtout utilisée pour y tenir les assemblées de la Commune.
Du XVIIème siècle au XXème siècle : L’expansion
L’actualité industrielle et artisanale
Au milieu du XVIIème siècle, la nouvelle implantation d’une culture spécialisée prendra une grande ampleur avec la passion de rois de France pour les beaux jardins. Les pépinières apparaissent alors sur Montlignon et se développeront dans les siècles suivants.
L’industrie de la tuile est anciennement ancrée à Montlignon. Un acte de 1405 fait état de la ruelle de la Tuilerie, un autre de 1722, signale le clos Bourdon appelé autrefois la « thuillerie ».
La croissance du village
La municipalité est officiellement créée en 1787 par édit de Louis XVI.
La population augmente fortement au cours du XIXème siècle, passant de 130 habitants en 1792 à 883 au recensement de 1901. Durant cette période, le village s’entoure de belles propriétés, lieux de séjour pour les écrivains et compositeurs. La forte urbanisation connue par la vallée de Montmorency n’a que peu affecté Montlignon.
Au XXème siècle, l’équipement de la commune se poursuivit avec l’installation du téléphone et la pose de l’éclairage électrique.
Montlignon face aux Guerres Mondiales
Quand la guerre de 1914-1918 fut déclarée, le maire Paul Gonin a été immédiatement mobilisé. Il a alors fallu organiser un nouveau mode de vie : maire remplaçant, vacances scolaires….. L’avancée allemande fut rapide et les troupes ennemies arrivèrent à Luzarches. Les civils abandonnèrent leur domicile. On raconte que des uhlans (soldats polonais de l’armée allemande) auraient traversé Montlignon fièrement sur leurs chevaux. En 1919, le Conseil proposa d’ériger un monument pour témoigner sa reconnaissance envers ceux qui « sont morts en héros ».
Durant la seconde guerre mondiale, après la signature de l’armistice entre le Marechal Pétain et l’Allemagne, on vit s’installer dans une villa du Boulevard Armand HAYEM, qui appartint à un juif, une Kommandantur allemande. Huit Montlignonnais donnèrent leur vie au cours de cette guerre.
Son blason :
Le blason de Montlignon, « armes d’azur, au chevron d’or accompagné de deux croissants d’argent en chef et en pointe, une croix » était celui des Maleyssie, seigneurs du fief de Maugarny, installés à Montlignon au XVIIIème siècle. Il fut choisi pour représenter notre ville en 1970.
Si vous souhaitez avoir plus d’informations sur Montlignon, n’hésitez pas à vous procurer en Mairie l’ouvrage “Montlignon d’hier et aujourd’hui” de Jean Bastard et Jacques Delaplace aux éditions du Valhermeil.